Durée : 21 minutes
Liens cités dans l’épisode :
Dans ce nouvel épisode du podcast Minute Santé, j’ai choisi d’aborder le sujet des cauchemars récurrents car il existe beaucoup de mythes et de fausses croyances autour de cette question. Les cauchemars peuvent avoir d’autres raisons que les démons ou autre croyance associée et c’est important de le savoir pour ne pas passer à côté d’une maladie sous-jacente.
Dans la première partie de cet épisode, nous allons voir ensemble ce qu’on appelle cauchemars récurrents ainsi que leurs mécanismes et facteurs de risque.
Dans la seconde partie, nous verrons les signes qui doivent évoquer des cauchemars récurrents, les diagnostics différentiels et les grandes lignes du traitement.
Les cauchemars font partie des parasomnies qui correspondent à des comportements anormaux lors de l’endormissement ou lors du sommeil.
Font partie des parasomnies : les terreurs nocturnes, les troubles du comportement pendant le sommeil paradoxal (= sommeil pendant lequel on rêve), les hallucinations liées au sommeil, les cauchemars récurrents etc.
Faire un cauchemar peut arriver à tout le monde, c’est quand ceux-ci deviennent fréquents et gênants qu’il faut se poser la question d’une maladie sous-jacente et en parler à son médecin.
Qu’est-ce qu’un cauchemar d’un point de vue médical ? c’est un rêve très désagréable dont on se souvient parfaitement à notre réveil et qui va avoir des connotations négatives comme la mort, le danger, la menace, la tristesse, l’anxiété etc.
Le cauchemar peut être isolé, être occasionnel et ne pas être inquiétant mais parfois il peut s’inscrire comme symptôme dans une maladie dont il faut faire le diagnostic.
Il faut donc bien différencier un cauchemar banal des cauchemars récurrents qu’on appelle aussi maladie des cauchemars ou en anglais nightmare disorder. Dans ce cas, on va être devant des cauchemars répétés ayant des répercussions sur le sommeil et le fonctionnement de la personne.
C’est un diagnostic sous estimé malgré la souffrance qu’il peut occasionner par manque de repérage par les soignants ou parce que les gens concernés ne pensent même pas à en parler à leur médecin ou n’osent pas en parler pour diverses raisons.
Il faut savoir que les cauchemars sont très fréquents chez les personnes ayant une pathologie psychologique, cela représente environ 80% des cas. Autrement dit, quand la pathologie psychologique est traitée, les cauchemars disparaissent ou se minimisent en fonction des cas.
A l’antiquité les cauchemars étaient considérés comme des signes de maladies ou de fièvre.
Pendant l’époque d’Hippocrate, les cauchemars révélaient un déséquilibre des humeurs.
Il a existé et il existe toujours beaucoup de mythes autour des cauchemars et de leurs interprétations d’où mon envie d’aborder ce sujet d’un point de vue médical.
Les mécanismes des cauchemars sont mal connus et relèvent d’hypothèses.
Une première hypothèse qui a été adoptée pendant longtemps est que les cauchemars sont la conséquence d’une maladie ou le symptôme d’une maladie.
Une autre hypothèse explique le cauchemar par l’altération des mécanismes qui sont censés amoindrir la peur. Autrement dit, les mécanismes qui sont censés diminuer nos différentes peurs ne font pas bien leur travail, par conséquent la personne qui fait des cauchemars a un manque d’inhibition de ses peurs. Ce manque d’inhibition peut s’expliquer par le fait : d’avoir des antécédents dans sa famille et donc une prédisposition génétique, de certains traits de personnalités, d’une situation de stress psychologique pendant l’enfance ou encore d’un état d’hypervigilance comme on peut le voir dans l’état de stress post traumatique.
Les différents facteurs de risque de faire des cauchemars sont les suivants :
Le diagnostic de cauchemars récurrents se fait principalement à l’interrogatoire du patient. Il y a trois grands critères diagnostiques :
Quand ces trois critères sont présents, le diagnostic de cauchemars récurrents est fort probable.
Le professionnel de santé peut aussi s’aider d’un agenda du sommeil où le patient va pouvoir noter pour chaque nuit l’existence ou non de cauchemars mais aussi des informations plus générales sur son sommeil : son heure de coucher, son heure de réveil, la qualité de son sommeil, le retentissement sur la journée qui suit etc. Autant d’informations qui permettront de confirmer le diagnostic.
Dans tous les cas, quand le diagnostic est retenu, il est essentiel de rechercher l’existence d’un syndrome d’apnée du sommeil qui pourrait expliquer les cauchemars ou l’existence d’un évènement traumatisant qui pourrait révéler un état de stress post traumatique et expliquer par la même les cauchemars.
Il ne faut pas confondre cauchemars et terreurs nocturnes.
Les terreurs nocturnes consistent en un trouble du réveil pendant la phase de sommeil lent profond. Les cauchemars concernent eux le sommeil paradoxal, période des rêves.
Lors de terreurs nocturnes, la personne concernée ne réagit pas lorsqu’on lui parle et dans la plupart des cas ne se souvient pas de ce qui s’est passé le lendemain. Il peut arriver que la personne atteinte de terreurs nocturnes ne se réveille pas mais si tel est le cas elle sera dans un état confus à l’inverse des cauchemars où la personne est alerte et parfaitement consciente.
Il ne faut pas confondre non plus les cauchemars récurrents avec des troubles du comportement comme de l’agitation, de l’agressivité qui peuvent survenir lors du sommeil paradoxal notamment chez les personnes âgées soit de façon isolée ou dans le cadre d’une maladie ou secondairement à la prise de certains médicaments.
Il ne faut pas non plus confondre les cauchemars récurrents avec les hallucinations liées au sommeil, qui sont elles dues à l’intrusion de parties de rêve dans la réalité lors de la transition sommeil – éveil. Ces hallucinations peuvent être visuelles, auditives ou kinesthésique. Elles sont fréquentes chez les jeunes, elles peuvent être isolées ou être secondaires à une maladie neurologique ou des troubles ophtalmologiques.
Il ne faut pas confondre non plus les cauchemars avec une autre parasomnie qu’est la paralysie du sommeil. La paralysie du sommeil se produit quand la personne ne peut pas bouger du fait de la persistance de l’endormissement de ses muscles qui est présente lors du sommeil paradoxal qu’on appelle atonie musculaire.
Et enfin les crises de panique nocturne peuvent être confondues aux cauchemars récurrents alors qu’en fait elles surviennent plutôt dans le premier tiers de la nuit contrairement aux cauchemars et ces crises sont très souvent accompagnées de signes importants de peur de mourir, de sueurs, de cœur qui bat vite, de respiration accélérée etc.
Le traitement des cauchemars récurrents est psychothérapeutique et non médicamenteux.
Le type de psychothérapie qui s’avère particulièrement efficace en cas de cauchemars récurrents est la RIM qui veut dire thérapie par répétitions d’imagerie mentale.
Il est proposé à la personne atteinte de cauchemars récurrents de remplacer le scénario qu’elle répète dans ses cauchemars par un autre scénario moins menaçant et de se le répéter par imagerie mentale en journée de façon répétée.
Cette psychothérapie permet sur le long terme voire le moyen terme de diminuer la détresse secondaire aux cauchemars, de diminuer leur fréquence. Dans le cas d’un état de stress post traumatique, cela permet également d’en diminuer les symptômes.
Cette méthode est celle qui est la plus efficace et la plus efficace sur le long terme. Elle est d’autant plus efficaces chez les personnes qui font des rêves lucides.
Il existe d’autres psychothérapies, qui peuvent être utilisées mais qui restent moins efficaces que psychothérapie par répétition d’imagerie mentale comme :
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Je suis Nadia du blog consomouslim.com créé en 2013. Je suis docteur en Médecine et conseillère en Naturopathie en cours de formation.
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