#24 Dépression du post partum : oser sortir du tabou

Dans ce 24e épisode du podcast, on va aborder le sujet de la dépression du post partum, un tabou dont il faut oser parler.

Je vous souhaite une bonne écoute !

Vous ne pouvez pas écouter le podcast, voici la retranscription :

La dépression du post partum touche environ 15 % des femmes et il est important d’en parler et de sensibiliser les femmes et aussi l’entourage.

Elle est la deuxième cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires après un accouchement.

La dépression du post partum : késaco ?

20 à 30% des femmes ont des symptômes psychologiques pendant la grossesse puis en post partum.

Il est important de diagnostiquer la dépression du post partum car ses conséquences peuvent être très grave à la fois sur la maman et sur le bébé.

Les symptômes les plus fréquents sont :  une tristesse très importante inexpliquée entraînant un fort sentiment de culpabilité, des croyances négatives autour de la parentalité, des passages du rire aux larmes,  des troubles du sommeil à type d’insomnie, un jugement négatif sur ses capacités à être mère et à s’occuper de son enfant et dans les cas les plus graves  des idées suicidaires.

La dépression du post partum commence en général avant la 6ème semaine qui suit l’accouchement mais peut survenir plus tard dans l’année qui suit l’accouchement.

Il ne faut pas confondre baby blues et dépression du post partum.

Le baby blues n’est pas un état pathologique. Il est très fréquent et normal. Il intervient généralement dans les trois premiers jour de l’accouchement et  dure en moyenne 4/5 jours mais peut parfois durer jusqu’à une semaine après l’accouchement. Cet état est transitoire et est du aux changements hormonaux qui ont lieu suite à l’accouchement. Le baby blues contrairement à la dépression du post partum n’est pas une maladie et ne nécessite pas de traitement.

Le baby blues peut se manifester par une anxiété, des émotions changeantes, des fausses croyances sur ses capacités à s’occuper de son enfant.

Il est important de savoir qu’i existe afin de s’y préparer si cela arrive. Il est essentiel que l’entourage soutienne la maman pendant cette période sensible en ayant une attitude bienveillante et empathique.

Par contre, si les symptômes du baby blues sont très sévères ou s’ils persistent au delà de 15 jours,  il faudra penser à une éventuelle dépression du post partum et aller consulter son médecin.

Comment fait-on le diagnostic ?

Le diagnostic de dépression du post partum se fait grâce à l’interrogatoire et la clinique. Les symptômes précédemment cités sont évocateurs. Le médecin peut également s’aider d’un questionnaire qu’on appelle questionnaire EPDS (Edinburgh Postatal Depression Scale) qui permet d’évaluer la dépression du post partum.

La dépression du post partum reste toutefois difficile à diagnostiquer dans certains cas car reste très taboue et par conséquent beaucoup de femmes concernées n’osent pas en parler pour diverses raisons.

Quels sont les facteurs de risque de la dépression du post partum ?

Il existe plusieurs facteurs de risque mais une femme sans ces facteurs peut quand même faire une dépression du post partum.

Voici quelques-uns de ces facteurs de risque : première grossesse, antécédents  d’abus et/ou de maltraitance avant ou pendant la grossesse, des antécédents de troubles de l’humeur  type dépression et/ou anxiété, antécédents psychiatriques personnels ou familiaux et notamment les antécédents de dépression du post partum, baby blues sévère, accouchement traumatisant ou tout traumatisme lié à l’accouchement, le deuil périnatal, tout évènement négatif autour et pendant la grossesse, conflits conjugaux, isolement social, précarité, âges extrêmes de la maman,  malformation ou autre découverte pendant la grossesse, prématurité, antécédents d’interruption de grossesse, grossesse pathologique, grossesse non désiré.

 

Pourquoi il est important de diagnostiquer la dépression du post partum ?

Il est important de ne pas banaliser la dépression du post partum au vu des risques encourus par  la maman et le bébé.

Pour la maman, plusieurs risques : risque de suicide, perte de contact avec la réalité, dégradation de la relation mère-enfant, conséquences sur la croissance et le développement psychomoteur de l’enfant, violence contre elle-même et/ou contre le bébé voire dans des cas plus dramatiques des infanticides. 

Voilà pourquoi, il est important de consulter devant tout doute.

En cas de dépression du post partum, à qui en parler ?

Il existe plusieurs professionnels de santé qui peuvent vous aider comme le médecin traitant, les professionnels de santé de la maternité où vous avez été hospitalisée, la PMI (Protection Materno-Infantile) ou ONE (Office de de la Naissance et de l’Enfance) pour la Belgique, votre sage femme, votre gynécologue etc.

L’essentiel étant de vous adresser au professionnel de santé avec lequel vous êtes le plus à l’aise.

Vous pouvez également profiter de la consultation postnatale pour en parler. Cette consultation a lieu généralement 8 semaines après l’accouchement.

N’hésitez pas à mettre des mots sur vos émotions, sur vos difficultés d’ordre psychologique, de parler de vos peurs en rapport avec votre rôle de maman ou tout simplement de poser toutes les questions autour de la parentalité ou sur les différents comportements de votre bébé.

Ces professionnels de santé sont les premiers acteurs dans le dépistage de la dépression du post partum et vont évaluer s’il est nécessaire de demander l’avis d’un spécialiste.

Comment est soignée la dépression du post partum ?

La prise en charge de la dépression du post partum va dépendre de la sévérité des symptômes. Les hospitalisations sont réservées au cas graves avec un risque de suicidaire.

Pour les formes moins graves avec des symptômes néanmoins invalidants, il existe des structures d’accueil de jour (hôpital de jour),avec plusieurs professionnels de santé comme des psychologues, psychiatres, auxiliaires de puériculture, infirmières etc. Ces structures veillent à redonner confiance à la maman en ses compétences parentales afin d’améliorer les relations mère-enfant.

Il existe également des prises en charge ambulatoires avec un psychiatre. Il décidera, s’il y a besoin d’un traitement médicamenteux ou non et instaurera une psychothérapie. Cette dernière s’étale en moyenne sur 10 séances et porte essentiellement sur la relation mère-bébé.

La neurotimulation ou encore électroconvulsivothérapie est réservée à des cas très particuliers avec une mélancolie très sévère et profonde. Elle consiste au fait de délivrer un courant électrique à la surface du crâne sous anesthésie générale. Ce courant électrique va entrainer des convulsions et permet de traiter un certain nombre de maladies psychiatriques ou psychologiques. 

Il existe des solutions, il est donc très important de sortir du silence et d’oser en parler pour votre bien être et celui de votre enfant ! 

Pour finir, pensez en post partum à vous reposer dès que cela est possible. N’ayez pas honte de solliciter l’aide de votre entourage. Il est tout à fait normal de ressentir des émotions négatives parfois, essayez de ne pas culpabiliser. Ces émotions au contraire peuvent vous servir d’indicateur et ont leur utilité. Devant tout doute, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.

Et enfin, il est tout à fait normal de douter de ses capacités de maman au début, ne vous comparez pas ! 

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Qui suis je ?

Je suis Nadia du blog consomouslim.com créé en 2013. Je suis docteur en Médecine et conseillère en Naturopathie en cours de formation.

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