Dans l’épisode 14 du podcast Minute Santé, dans les traits caractéristiques de la personnalité des anorexiques, j’avais abordé la possibilité de l’existence d’une personnalité dépendante. Ce type de personnalité n’est pas spécifique de l’anorexie et est un trait de personnalité que l’on peut retrouver chez plusieurs personnes. J’ai voulu donc écrire cet article pour rentrer plus dans les détails et voir à quoi correspond une personnalité dite dépendante.
La personne dite dépendante va se caractériser par une dépendance affective pathologique. Cette dépendance pouvant être de plus ou moins grande importance en fonction des cas.
Cette personnalité s’inscrit soit dans le cadre d’une maladie psychologique ou psychiatrique comme dans le cas de l’anorexie par exemple. Ou peut être secondaire et donc être la conséquence et non la cause d’une maladie psychologique ou psychiatrique ou somatique.
Les conséquences de ce type de personnalité sont généralement les mêmes avec encore une fois différents degrés en fonction des cas. Ces conséquences sont principalement de la souffrance morale et/ou une inadaptation sociale.
Ce sont généralement des personnes très craintives et anxieuses, ce qui en fait un facteur de risque de certaines formes de dépressions. L’angoisse de séparation ainsi que la crainte anticipée d’être abandonné sont également très présentes chez ce type de personnalité.
Selon l’association américaine de psychiatrie, la personnalité dépendante est un « trouble dans lequel l’individu laisse passivement les autres assumer la responsabilité des secteurs importants de sa vie en raison d’un manque de confiance en soi et de son incapacité à fonctionner de manière autonome. Pour éviter de compter sur soi, il subordonne la satisfaction de ses besoins à celle des personnes dont il dépend. Ces personnalités ont tendance à déprécier leurs capacités et leurs qualités. »
Les professionnels de santé mentale peuvent évaluer la personnalité dépendante de 3 grandes manières :
Il faut savoir tout d’abord qu’il touche plus fréquemment les femmes que les hommes. Dans la population générale, il est estimé que cela concerne de 0.5% à 1.5% de la population française.
Le fait d’avoir une personnalité pathologique de type dépendante rend plus à risque de :
Elle n’est pas vraiment connue, il s’agit plus d’hypothèses. On peut citer les complications psychiatriques telles que : troubles anxieux, dépressifs, TOC. Le risque de suicide est plus élevé ainsi que le risque d’être victime de maltraitance physique et ce notamment par le conjoint de la personne dépendante.
Certaines études ont observé qu’une maladie physique chronique plus ou moins sévère dans l’enfance pouvait augmenter le risque de développer ce genre de personnalité. De même, l’existence d’une angoisse de séparation dans l’enfance ou l’adolescence prédispose également à la personnalité dépendante. Et plus globalement, un trouble de l’attachement de l’enfant à la figure parentale peut prédisposer également à cela.
On peut expliquer la personnalité dépendante par deux facteurs principaux mais ce ne sont pas les seuls. Il y a d’une part des facteurs génétiques et d’autres part des facteurs psychologiques. Ce type de personnalité va être en partie génétiquement déterminé mais peut aussi plus fréquemment survenir chez des adultes ayant eu dans l’enfance un attachement de mauvaise qualité avec leurs parents. En effet, la qualité de cet attachement permet une autonomisation et une bonne socialisation de l’enfant. En cas de carence de ce côté-là, la dépendance va être là comme solution à un sentiment d’insécurité intérieur.
Le traitement des personnalités dépendantes va reposer sur 3 grands axes :
La psychothérapie pourra être faite sous forme de psychanalyse à la recherche de conflits dans l’enfance ayant abouti à cette dépendance, le but de cela étant de redonner de l’autonomie, de la confiance en soi et de diminuer la passivité de la personne. Il peut également s’agir de thérapie dite cognitivo-comportementale qui encore une fois ont pour but de favoriser l’autonomie et l’affirmation de soi. Et enfin, des thérapies familiales ou de couple sont parfois à envisager.
Le traitement des complications va consister à traiter les complications quand elles existent de type dépression, anxiété, TOC etc.
Et enfin, la prévention reste le plus important. Celle-ci passe par des conseils éducatifs aux parents, aux enseignants pour les enfants en âge d’être scolarisés, ceci afin de favoriser le bon développement de l’enfant et de favoriser un attachement en sécurité.
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