En ce moment, je suis en train de lire un résumé du livre d’Ibn Al Qayyim « Le sentier des itinérants » où il commente les principales étapes spirituelles d’Al Ansari. J’avais envie de partager avec toi, ce que j’ai pu extraire d’un des chapitres qui portait sur la patience.
« Le sentier des itinérants » est un livre qui présente les principales demeures spirituelles, pour n’en citer que quelques unes : la servitude, la repentance, l’humilité, la sincérité, le fait de s’en remettre à Dieu, la pudeur etc.
C’est un livre dense où sont expliquées un peu plus d’une quarantaine de stations spirituelles différentes. Il m’avait été conseillé par mon ancien professeur de spiritualité à l’IESH. Et franchement, je le remercie pour ce précieux conseil.
Pourquoi vouloir parler de la patience ? Tout simplement dans le but de mettre à l’honneur cette qualité et d’essayer de la pratiquer dans nos quotidiens que cela soit dans l’aisance ou la difficulté.
L’auteur nous dit que la foi repose sur deux choses :
Ce qui implique l’importance de développer cette qualité en chacun de nous.
Dans le livre sacré, elle est évoquée sous 16 formes différentes. Autant de formes qui peuvent faire écho en chacun de nous et nous motiver encore plus à tendre vers cette belle qualité :
L’auteur classifie la patience à l’aide de différentes classifications. Il va tout d’abord la différencier en 3 sortes en fonction de sa nature :
Ce qui différencie les deux premières de la dernière est que les deux premières concernent nos propres acquisitions et choix alors que la troisième ne comporte ni acquisition ni choix, en d’autres termes c’est ce que nous subissons sans aucune capacité de contrôle sur les évènements.
L’auteur nous classifie également la patience par rapport à notre rapport avec Dieu :
Nous venons de voir que la patience était selon une première classification de trois sortes : la patience dans l’obéissance, devant la désobéissance et face aux épreuves.
La patience devant la désobéissance renferme deux motifs principaux :
Cette forme de patience renferme deux utilités principales :
Cette patience implique trois choses :
Pour résumer, régularité, sincérité et embellissement sont les maîtres mots de ce type de patience.
Trois choses la favorisent :
Dans ces notions, il est intéressant de faire ressortir l’aspect de temporalité. Dans chacune de ses étapes, le passé, le présent et le futur sont représentés.
En effet, envisager l’issue heureuse et la récompense nous projette dans le futur en ce qui concerne l’issue heureuse et dans la vie de l’au delà en ce qui concerne la récompense.
Attendre la délivrance nous projette également dans le futur et concerne la vie d’ici bas.
Et enfin, atténuer les effets de l’épreuve en se rappelant ses bienfaits nous situe dans le présent et se rappeler des bienfaits passés dans le passé.
Petite aparté, cela nous révèle encore une fois, l’aspect harmonieux de l’Islam, tout y est équilibre. La patience, bien dosée, va être un équilibre entre présent, passé et futur et entre vie d’ici bas et l’au delà. Cela peut nous servir de guide pour bien patienter et par exemple ne pas trop s’attarder sur une temporalité en particulier et à essayer de toutes les englober.
On peut d’ailleurs étendre cette réflexion à l’impatience qui dans ce cas là, est la résultante d’une fixation sur le présent, un oubli du passé dans son aspect positif et une accentuation du passé négatif et une absence totale de projection dans le futur en faisant confiance à Dieu.
Pour terminer cette réflexion sur la patience, j’aimerai te parler des 5 degrés de patients que l’auteur évoque :
Que la langue arabe est riche, à partir d’une même racine, on a une multitude de mots différents avec chacun sa subtilité.
J’arrête avec les apartés et j’en ai fini tout court avec l’article. N’hésite pas à me dire en commentaires si ça t’intéresserait que je parle du livre sur le blog quand je l’aurai fini, ton avis m’intéresse !